• D comme Démocratie

    Quelques phrases prises dans un livre passionnant de Simone Weil, philosophe du début du 20ème siècle :
    « Note sur la suppression générale des partis politiques ». (1940)
    On y trouve des idées sur la vie politique que je ne peux pas m’empêcher de vous livrer tant je les trouve pertinentes. Des idées adaptées à son époque sans doute car elles ont été exprimées en 1940. Mais après réflexion, on peut se demander si elles ne sont pas toujours d’actualité dans nos pays occidentaux. Le lecteur jugera.

    Je la cite :
    « Un parti politique est une machine à fabriquer de la passion collective. Un parti politique est une organisation construite de manière à exercer une pression collective sur la pensée de chacun des êtres humains qui en sont membres.
    La première fin, et, en dernière analyse, l'unique fin de tout parti politique est sa propre croissance, et cela sans aucune limite.

    Par ce triple caractère, tout parti est totalitaire en germe et en aspiration. »
    « Les partis sont des organismes publiquement, officiellement constitués de manière à tuer dans les âmes le sens de la vérité et de la justice. »
    « Si on confiait au diable l'organisation de la vie publique, il ne pourrait rien imaginer de plus ingénieux. »

    Bigre !
    La démocratie est née dans la Grèce antique 500 ans avant JC. L’assemblée du peuple (l’ecclésia) était composée de tous les citoyens, riches ou pauvres sans distinction, nommés PAR TIRAGE AU SORT et élus pour un an. Les partis étaient inutiles car il n’y avait pas ou très peu d’élections.
    Les partis politiques étaient même interdits.

    Décidément, la démocratie a bien changé ! Le mot est toujours le même mais on peut vraiment se demander si, en écrivant cela, Simone Weil n’aurait pas raison encore de nos jours parce qu’en fait, Il semble bien que le pouvoir a été confisqué depuis longtemps et au profit des mêmes.

    Le défi de notre temps est de prendre conscience, puis de redécouvrir que le véritable pouvoir n’est pas à l’extérieur de nous comme on l’a toujours cru jusqu’à maintenant mais qu’il est plutôt en chacun de nous. Depuis longtemps les hommes ont abandonné leur propre pouvoir au profit d’une minorité.

    L’immense espoir est que de plus en plus de gens dans le monde sont en train de prendre conscience qu’il est venu le temps maintenant pour chacun de se réapproprier son propre pouvoir afin de transformer nos sociétés et de créer d’autres modèles basés sur la générosité, l’échange fraternel, la solidarité et l’intelligence du coeur.


    Jean GRACIET
    Juillet 2011



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  • La grenouille
    Une croyance affirme que si l'on plonge une grenouille dans un chaudron d'eau chaude, d'un bond elle s'échapperait. Maintenant, si on la plonge dans l'eau froide que l'on porte graduellement à ébullition, elle ne s’en rendra pas compte et ne bougera pas. Elle restera docilement plongée dans le chaudron car elle se sera habituée progressivement. Pourtant, elle va s'engourdir progressivement dans l’eau devenue chaude et finira par mourir.

    Pauvre grenouille qui n'a pas su composer avec le changement, parce qu'elle ne l'a tout simplement pas senti venir... et elle en est morte! Elle aurait peut-être pu se plaindre que les choses décidément étaient de moins en moins faciles, que vraiment, ça se réchauffait. Elle n’a pas vu que le changement se faisait à chaque seconde qui passait… mais laissons donc la grenouille à des histoires de grenouilles.

    Et si les changements que nous vivons nous proposaient tout simplement de vivre différemment... Car c'est sans doute de la mort d’une certaine manière de vivre, d'une certaine forme de conscience, limitée à de fausses sécurités, qu'il est
    question pour nous. Et parallèlement de l'émergence d'une autre dimension d'existence, d’un autre niveau de conscience, si nous savons sortir de la marmite de nos peurs, de nos plaintes et autres doléances de catastrophisme.



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  • L'anniversaire du 11 septembre

    Dix ans déjà. C’était hier l’anniversaire tant redouté de ce terrible événement qui a secoué le monde il y a 10 ans : l’attentat du World Trade Center de New York le 11 septembre 2001.

    La version officielle, celle du gouvernement des États-Unis, relayée par tous les états occidentaux, nous a présenté cette horrible tragédie comme étant une attaque préparée et orchestrée par des terroristes issus d’Al Qaida.

    Une autre version, largement propagée par des journalistes et des scientifiques, accrédite la thèse selon laquelle les tours n’ont pu s’effondrer par le seul impact des avions et des incendies qui ont suivi, mais que leur effondrement n’a pu être possible que parce qu’il a été contrôlé, exactement comme agiraient des experts pour la démolition de tours. 

    D’un côté, on a des terroristes venus d’ailleurs, de l’autre, on a les mêmes, plus d’innombrables complicités dans le pays même. Certains penchent du côté de la thèse officielle, tandis que d’autres rejettent totalement cette idée et penchent plutôt pour la deuxième version.

    Notre propos n’est pas d’argumenter et de prendre parti pour l’une ou l’autre version, car en fait, cela importe peu. Dans les deux cas, nous sommes bien d’accord pour dire qu’il s’agit bien de terroristes.
    Que doit-on retenir de tout cela ? 
    Une tragédie horrible, plus de 3 000 morts, beaucoup de blessés, un scénario catastrophe dépassant l’imagination et tout cela générant une peur collective à la dimension de la planète.

    « Nous sommes tous Un »

    Quand on est devant ce terrible événement, on pense aussitôt aux auteurs et, qu’ils soient de la première ou de la deuxième version, après tout peu importe, ils sont des terroristes, et ces gens, capables de commettre de tels actes, font peur. Cette peur a été grandement réactivée partout dans le monde à l’occasion de ces dix ans d’anniversaire.

    C’est cette peur, alimentée continuellement par les médias à travers les innombrables attentats terroristes de par le monde, qui nous fait perdre notre aptitude à penser clairement et de façon lucide. C’est ainsi que nous continuons de croire que les terroristes sont séparés de nous, qu’ils sont en dehors de nous, comme différents de nous. Car, si nous continuons de penser ainsi, nous ne pourrons jamais prendre conscience de ce qu’est le terrorisme dans sa réalité.
    Ce niveau de peur très élevée que le terrorisme génère n’est possible que parce qu’on croit qu’il est séparé de nous.

    C’est cette croyance, que des gens inhumains, capables de commettre de tels actes, soient séparés de nous, qui génère la peur.
    C’est pour cela qu’on ne pourra pas éliminer le terrorisme tant qu’on sera dans la dualité, c’est à dire, qu’on continuera de considérer que les “méchants“ ce sont eux, et que nous sommes du côté des “gentils“.

    La seule façon d’éliminer le terrorisme est de s’appliquer à dissoudre la peur qui est en nous et de travailler sans relâche à rétablir la connexion, car tant que nous verrons le terroriste à l’extérieur, c’est qu’il est toujours en nous-mêmes en tant que mémoires inconscientes. En réanimant la peur du terrorisme, nous ne faisons que réactiver ces mémoires que nous avons à l’intérieur. Le monde extérieur n’étant que notre miroir, tant que cette peur est en nous, elle ne cessera pas de créer du terrorisme.

    Rappelons-nous, nous sommes tous Un, tous reliés, et le terrorisme n’est que la création de notre peur et de nos mémoires.

    Cessons de croire qu’il y a des “méchants et des “gentils“. Nous sommes tous les uns et les autres, même si, pour beaucoup c’est encore quelque chose de difficile à intégrer.

    La meilleure solution pour éliminer le terrorisme, est de ne plus voir l’autre comme différent mais le voir comme un reflet, un miroir de nous-mêmes, construit par nos mémoires inconscientes.

    Je n’emploie pas le mot “combattre le terrorisme“, car répondre par la violence et la guerre serait une perte d’énergie sans fin ainsi que tout à fait inutile et inefficace. Car bien sûr on ne se bat pas contre une création de soimême, le terrorisme n’étant qu’un reflet de nos peurs.

    Mais alors, comment nous débarrasser de ces mémoires ? 
    C’est là tout le processus de “Ho’oponopono“ cette philosophie de tradition Hawaïenne que nous enseignons dans nos stages, Maria-Elisa et moi-même, qui consiste à nettoyer les mémoires gênantes, qui, à notre insu, guident notre vie. Puis d’atteindre la paix intérieure et la liberté. Installer la paix en soi suffit à créer la paix dans son environnement.

    Simplement, si vous voulez éliminer le terrorisme, chassez de vous la haine et la peur mais remplissez-vous d’amour et de paix.

    Jean GRACIET
    Septembre 2011

     


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    L'AVOIR OU L'ÊTRE

    Le bonheur vient du dedans, et non du dehors ; il ne dépend donc pas de ce que nous avons mais de ce que nous sommes. » Henry Van Dyke
    Le 28 octobre 2011, dernier jour du Calendrier Maya.

    Que s’est-il passé ce jour là de plus que les jours précédents ?
    Rien apparemment. Ah ! Si, quand même, souvenez-vous ! Le monde économique et financier a failli sombrer corps et biens, accompagné de la disparition de l’euro, mais, à ce qu’il paraît, a été sauvé dans la nuit du 28 au 29 octobre.
    Je ne suis pas économiste mais cela ne m’empêche pas de penser que ce “ sauvetage “ me
    semble de nature très provisoire.
    Le monde connaît depuis trois ans une crise économique sans précédent et il semble bien qu’à chaque fois que des solutions apparaissent et sont appliquées, l’espoir renaisse mais pour peu de temps car, à nouveau, d’autres problèmes surviennent effaçant en gravité les précédents.
    Et les conséquences continuent d’être de plus en plus dramatiques pour un nombre grandissant de gens dans le monde. Il suffit de voir les chiffres alarmants du chômage qui grimpent pendant que le pouvoir d’achat des classes moyennes diminue inexorablement.

    « Ils ont confondu progrès et bonheur »
    Les politiques et les spécialistes financiers sont sans cesse à la recherche de nouvelles formules et chacun d’ailleurs croit détenir la meilleure clé pour déverrouiller ce problème devenu à la longue insoluble.
    De voir comment les choses n’ont fait qu’empirer depuis vingt ans, on se demande d’ailleurs s’ils cherchent sincèrement de vraies solutions ou s’ils font semblant ? Peut-être ne cherchent-ils pas au bon endroit. Nous y reviendrons.

    Depuis longtemps l’être humain est sous la pression d’une logique qui l’amène à penser que le progrès est étroitement lié à l’avoir, la possession des choses matérielles. Qui ne possède pas chez soi, depuis des décennies déjà, tout l’arsenal des machines, à laver, à mixer, à aspirer, à faire le café, bref, la panoplie complète de robots devenus indispensables dans
    chaque foyer de nos pays occidentaux. Dans le domaine de l’informatique, de la vidéo, de la voiture ou des loisirs,
    c’est sans limite et cela devient une course effrénée pour avoir le dernier modèle dans la recherche de la performance et du toujours plus.

    Quelques années après la deuxième guerre mondiale, durant les Trente Glorieuses, nous nous sommes mis à vivre, dans nos pays occidentaux, dans une logique qui veut que consommation égale progrès. C’est-à-dire que suivre le progrès, c’est consommer toujours plus.
    Ce système économique s’est érigé de telle manière qu’il s’est transformé en une véritable idéologie. C’est devenu si attractif que tous les pays pauvres du monde entier, qui pourtant n’ont même pas accès à l’essentiel, les pays asiatiques, les pays arabes, tous, rêvent de ce modèle de vie qui semble faire de la possession de biens matériels le but suprême de la vie.

    Ce système économique est basé sur ce qu’on appelle la croissance. Produire encore et toujours de plus en plus afin de consommer toujours plus et c’est cela qu’on appelle le progrès. Dans cette course effrénée vers une sorte de confort, de sécurité matérielle mais aussi de plaisir, les hommes sont arrivés à accepter la notion de progrès comme étant un but en soi. Ils ont confondu progrès et bonheur.
    Est-ce que cette avidité envers les biens matériels, avidité jamais satisfaite bien sûr, procure du bonheur ?

    Un pays pourtant semble apporter une réponse à cette question en ne suivant pas ce modèle économique, c’est le Bhoutan.
    Le Bhoutan est un petit pays de 47 000 km2, d’un à deux millions d’habitants, coincé curieusement entre les deux pays les plus peuplés de la planète, l’Inde et la Chine.
    Son credo n’est pas le PIB, mais le BNB, c’està- dire le Bonheur National Brut. Je n’invente rien et je vous invite à vous intéresser à ce pays.
    Dans ce royaume, car c’en est un, le mot richesse se traduit par le mot bonheur. C’est ainsi qu’on peut mesurer le niveau de bonheur de ses habitants en se basant sur :
    - La sauvegarde de l’environnement ;
    - La protection des cultures traditionnelles ;
    - Une croissance économique planifiée et mesurée.

    En tenant compte de ses atouts sociaux, culturels, environnementaux, sans oublier son développement économique, le Bhoutan reste fidèle à la déclaration faite en 1972 par Sa Majesté le Roi Jigmé Singye Wangchuk : « Le bonheur national brut est plus important que le produit national brut. »
    Il semble que ce pays vienne tout droit d’un lconte des Mille et une nuit tant les valeurs qui l’animent sont éloignées de celles de nos pays occidentaux.

    Vous ne voudriez pas que dans votre pays on remplace PIB par BNB ? Moi, si !

    Et que faudrait-il faire pour se rapprocher du modèle de ce pays ?
    La solution n’est-elle pas en chacun de nous plutôt que dans l’attente de la dernière idée géniale de nos hommes politiques ? Une chose est certaine : l’humanité traverse un moment crucial de son histoire et se trouve devant des choix [à faire ou incontournables] car on voit bien que la crise actuelle semble mener le monde entier vers une impasse.

    Comme par hasard le mot “crise“ vient du grec “Krisis“, alors que la crise actuelle est cristallisée autour de la dette grecque. Est-ce un hasard ou le clin d’oeil d’une intelligence supérieure ?

    « Ça doit se décider »
    En grec, ce mot signifie décision importante, choix, jugement ou en d’autres termes, " ça doit se décider. "
    Cette crise n’est pas uniquement économique ou financière, je dirais qu’elle est plutôt sociologique, philosophique, voire spirituelle. C’est une crise existentielle, individuelle, elle touche l’individu. Car tout part de l’individu. Les vraies questions que chaque être sur Terre est en droit de se poser sont :

    « Est-ce que je veux continuer de croire que le bonheur que je recherche est dans la
    poursuite d’un idéal construit autour de la possession, de l’avoir. »
    « Est-ce que posséder toujours plus me rend heureux ? »
    « C’est quoi le bonheur pour moi ? »
    « Quel est le sens de ma vie ? »

    « Tout part de l’individu »
    Personnellement, je crois profondément que la solution à la crise est dans la réponse à ces questions.
    Est-ce que l’argent, l’acquisition de biens matériels, l’idéal de « l’avoir » procure le bonheur?
    A mon sens, non, car cette recherche effrénée de possession est insatiable et n’amène que de la frustration et de la violence.
    Voyons dans cette crise, non pas une fatalité, mais une opportunité, je dirais même une chance que nous devons saisir afin de sortir de cette torpeur dans laquelle nous commencions à nous endormir. Ne soyons pas comme la grenouille dont je relate l’histoire au bas de cet article.

    La crise doit jouer le rôle de l’aiguillon qui nous fait sauter hors de la marmite dans laquelle nous étions en train de cuire. C’est un saut quantique auquel la crise nous invite. Une prise de conscience à l’échelle planétaire. Chaque être humain est aujourd’hui devant un choix et je reste persuadé que l’avenir de l’humanité dépend de ce choix.

    C’est pourquoi, je crois que nous devons sans attendre passer de cette logique de l’ « avoir » à celle de l’ « être », car, comme Henry Van Dyke nous le rappelle, le bonheur ne peut venir que de ce que nous sommes et non pas de ce que nous avons.

    Jean GRACIET
    Novembre 2011



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